Le Reste c'est du bavardage

Compagnie Les Chamailles

Cette histoire pourrait arriver à tout le monde, elle est universelle. Elle vous concerne vous, votre épouse, votre fils, votre amie. Elle résonne en chacun de nous

Spectacle Vendredi 10 novembre › Samedi 11 novembre 2023
Spectacle Vendredi 10 novembre › Samedi 11 novembre 2023

Le Reste c'est du bavardage

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© Arnaud Henry

Il y aurait beaucoup à dire sur notre époque. Un mot revient souvent : désenchantement.
La violence aussi, la perte de sens, de repères. Mais, l'espoir, la jeunesse engagée, l’envie d’un monde meilleur, d’un autre paradigme. Le désenchantement pourtant. Ma génération est désenchantée.

Nos parents·es, ces fiers·ères soixante-huitards·es ont tout pris, tout avalé. Iels ont joui de tous les excès, aspiré la sève de notre planète jusqu’à l’assécher, profité de l’existence et de l’absence de crainte du lendemain, travaillé, démissionné, retravaillé, consommé, dépensé. Iels se sont vus rebelles, punks, anticonformistes. Iels ont pourtant bâti une société bien rangée dans ses cases, structurée par des codes qu’iels rejetaient quelques années auparavant.
Et, iels ont fait de nous des adultes désenchantés.

Combien de repas de famille en entendant cette phrase, cette envie d’autre chose, cette lassitude, cette absence de sens ? Qui n’a pas dans ses amis·es un·e ingénieur·e parti élever des chèvres dans le Larzac, un·e commercial·e ouvrant une maison d’hôtes dans le Berry ? Un·e nouveau·elle libraire, un·e jeune boulanger·ère, un·e prof, tous·tes débutants·es, tous·tes quarantenaires.
Combien parmi vous rêveraient d’en faire autant, de tout envoyer valser, de tout recommencer, de se lever le matin en sachant pourquoi ?
Seulement voilà, la peur, les responsabilités, les enfants, le regard de la famille, des amis·es, la Société, l’argent, tout nous pousse à renoncer.
Et, devant l’échec annoncé, nous préférons nous enfermer dans un lent et inexorable abandon de ce que nous sommes, de ce qui fait notre différence, de ce qui aurait pu nous enivrer.

En écrivant Le reste c'est du bavardage, Arnaud Henry a voulu dire à tous·tes celles et ceux qui se reconnaîtront un peu dans ces lignes que l’échec n’existe pas. Qu’oser recommencer, c’est déjà réussir. On n’abandonne pas son ancienne vie, on en commence une nouvelle. Il n’y a pas d’abandon, il n’y a pas d’échec dans la métamorphose, il n’y a qu’une chrysalide qui attendait de naître.
En définitive, l’important n’est pas de réussir sa reconversion, mais le chemin parcouru dans la transformation de celui qui recommence.

Arnaud Henry rêve cette pièce comme un objet théâtral où se mêleraient théâtre, danse et musique dans un univers fantasmagorique et anachronique, malgré l'évidente actualité du sujet.
Il a donc souhaité faire évoluer ses personnages sur une scène sans époque ni temporalité, où l’ambiance industrielle et déstructurée des arrières-scènes se teinterait de l’onirisme des carrousels d’autrefois. Il a choisi de ne donner à vos oreilles que l’illusion du quotidien des textes, et de montrer à vos yeux ce que seul votre cœur peut entendre.

logo - Les Chamailles 

Arnaud HENRY (auteur, metteur en scène) :
« Jeune » auteur de 46 ans, j’ai puisé dans ma propre histoire pour écrire cette pièce.
Comme Alex, j’ai passé des années enfermé dans le rôle qu’on a voulu me donner. J’ai fait ma crise de la quarantaine et j’ai tout abandonné. Et me voilà quelques années plus tard assis devant l’écran de mon ordinateur à inventer des histoires.
Le titre de cette pièce aurait pu venir d’un fortune cookie. D’ailleurs, c’est presque comme ça que je l’ai trouvé. Quand j’ai lu cette phrase, elle a raisonné en moi et j’en ai fait mon mantra. Une seule chose compte vraiment, vivre heureux, ici et maintenant, le reste c’est du bavardage. A la moitié de mon existence, j’ai décidé de ne faire plus que ça.

Catherine KLEIN (comédienne, danseuse):
Après 20 ans au sein d’un grand groupe, Catherine décide d’accomplir un rêve enfoui depuis trop longtemps et entre aux Cours Florent dont elle sort diplômée en 2019.
Elle y suit les enseignements de Xavier Bonadonna, Fabrice Michel et Olivier Tchang Tchong.
A sa sortie, elle joue dans plusieurs pièces, dont Brigade financière d’Hugues le Forestier, Anciupeccio ou le destin de Mania d’Ambre Reynaud, La Mélancolie des Barbares de Koffi Kwahulé ou encore Woyzeck de Gorg Büchner.
Son parcours est donc très similaire à celui de Pauline et c’est pour témoigner de tout ce que l’on peut traverser comme doutes, peurs, besoins viscéraux lors d’un changement de vie aussi radical qu’elle a souhaité interpréter ce rôle.
« J’espère simplement donner corps à Pauline sans la trahir et arriver à transmettre ses doutes, ses craintes mais aussi ses joies et son accomplissement de la plus belle manière»

Cyrille NABET (comédien):
Cadre dans l’industrie, Cyrille se voit offrir en guise de cadeau de rupture un cours de théâtre à la MJC de Briançon.
Quelques années plus tard, après s’être frotté à la scène, à l’improvisation et avoir suivi les cours avancés de la Comédie Tour Eiffel, le voilà membre d’une troupe avec qui il écrit, met en scène et joue « L’epreuve d’amitié ».
La pièce rencontre un franc succès et prend même la route d’Avignon. Mais un heureux évènement l’éloigne un temps des planches. Aujourd’hui, Cyrille éprouve ce désir de revenir à l’essence même de ce qui l’anime : le jeu.
En lisant la pièce, il est interpellé par son sujet et séduit par le personnage de Psyché, sorte de conscience « inconsciente » de Pauline et Alex, révélant leurs doutes et leurs craintes.
« Des phrases percutantes font écho à ma vie ( «c’est là que je me sens vivant »). Car oui, moi aussi, même si j’aime mon métier « alimentaire », j’ai l’impression de me sentir enfin moi lorsque je joue »

Clarisse BRILLOUET (chorégraphe, danseuse, comédienne):
Clarisse rencontre Catherine en 2005 dans la compagnie de danse amateur AIR. Après dix ans à danser dans ce groupe, elles commencent à monter de courts projets ensemble, dont un court métrage danse filmé par Arnaud.
Clarisse fait des études d'agronomie tout en continuant à danser.
Après avoir travaillé un an en Chambre d'Agriculture, elle choisit de se tourner vers la danse en niveau professionnel, se disant que son corps ne l'attendra pas, qu'il faut prendre le train tant qu'il est en gare. Elle danse aujourd'hui pour deux compagnies parisiennes et mène des projets créations.
Cette pièce résonne en elle car il s'agit d'être à l'écoute des moments où on s'éteint, de ce qui nous anime, de saisir des opportunités, de forcer un peu la chance, et surtout de réaliser que la réussite est en chemin, celui qu'on choisit.
 

Distribution / Production / Mise en scène...

Catherine KLEIN, Cyrille NABET, Clarisse BRILLOUET
 

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