Rencontre littéraire

    " Elles disent qu’elles ont appris à compter sur leurs propres forces.
    Elles disent qu’elles savent ce qu’ensemble elles signifient.
    Elles disent, que celles qui revendiquent un langage nouveau apprennent d’abord la violence.
   Elles disent, que celles qui veulent changer le monde s’emparent avant tout des fusils.
   Elles disent qu’elles partent de zéro.
   Elles disent que c’est un nouveau monde qui commence."  

   Monique Wittig

"  J’ai rencontré une sorcière. Puis deux, puis trois, puis mille. J’ai été une sorcière à chaque fois que j’ai senti se connecter la bienveillance des sorcières entre elles. J’ai ressenti la sonorité avant de pouvoir la nommer. L’égalité entre les femmes et les hommes soulève bien moins des enjeux de sexes que des enjeux de pouvoir. Peur de le perdre. Peur de ne plus dominer. Tellement inscrite dans l’humanité, cette domination, mais aussi cette peur au masculin, cette injonction de binarité.

Le pouvoir des femmes est empreint de luttes, certes, mais aussi d’enjeux qui nous dépassent, hommes et femmes et tous·tes les autres : la nature, le soin et le collectif.

Monique Wittig militait pour la déconstruction d’un système genré, hétérosexuel, où la construction sociale de l’homme domine la construction sociale de la femme, et pour la sortie de cette hiérarchie imposée et la légitimation d’autres référentiels.

J’ai souhaité la mettre à l’honneur dans le cadre de ce « Moi, Sorcière », pour la force et l’audace de ses convictions politiques, et pour la beauté de ce poème épique que constitue Les Guérillères, le plus inclassable de mes chocs littéraires. "  

Sonia Leplat, directrice de la MPAA

Au cours de cette soirée, lecture d’extraits des Guérillères par Rachel Khan, comédienne, autrice et ancienne athlète, et Vicelow, rappeur.
La soirée se poursuivra par un temps d'échange et de réflexion sur ces textes, en présence de Suzette Robichon, Présidente de l’association des Amies de Monique Wittig