Moby Dick

Oratorio électro

Une odyssée verbale et musicale

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Spectacle Mercredi 20 novembre › Jeudi 21 novembre 2019
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Moby Dick

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Une actrice, un masque, une chanteuse et ses machines, une biologiste performeuse partent à l’abordage de « Moby Dick » pour une odyssée verbale et musicale, vers les profondeurs de l’âme humaine. Dans l’ombre blanche de la baleine, Ismaël s’oppose au capitaine Achab : le rêveur fait face au prédateur, l’indifférence à l’obstination…. C’est l’histoire d’une bataille, celle qui se livre en chacun·e de nous, pour traverser les naufrages intérieurs.

Comment laisser libre court au style fluide et mouvant du narrateur Ishmaël, jeune philosophe aux grands yeux, amoureux des choses lointaines, qui s’embarque par mélancolie à bord du Péquod ? Comment le corps d’une femme se glisse dans la silhouette boiteuse du légendaire capitaine Achab et devient le porte voix de son combat intérieur, de son obsession tenace, de son rêve de vengeance qui finit par conduire tout un équipage au naufrage ? 

Pour raconter cette histoire, la forme du solo s’est imposé comme une manière de rejoindre la folle entreprise d’Achab, il fallait que la metteuse en scène, Marion Delplancke, se défie elle-même : partir à la chasse du lointain, plonger dans la langue puissante de Melville, devenir polyglotte pour laisser entendre tous les langages qui s’entrechoquent à bord du Babel flottant de ce roman.

L’archaïque (théâtre-récit, recours au masque) viendra se frotter au contemporain de la composition sonore (musique assistée par ordinateur). Dans ce Moby Dick pas de bateau en carton pâte, ni de tempêtes artificielles mais avant toute chose des mots et de la musique : un oratorio électro. Car chez Melville, c’est là que se loge l’aventure, dans les détours et les replis du récit, dans la collision des styles, dans les sinuosités de la composition. La phrase entraine celui ou celle qui s’y laisse prendre sans qu’il·elle sache où il·elle va et où il·elle se perd. Elle se cabre et retombe avec une violence voluptueuse. Il s’agira de chercher par l’improvisation l’équivalent scénique de cet art melvillien de la digression. 

Par l’entrelacs du récit et du chant, la parole flotte dans un contexte sonore et musical toujours mouvant qui se construit en direct à partir de prises de son réelles au plateau et de transformations simultanées. Le grincement du cuir d’une chaussure devient aux prismes des machines amplifiées un navire craquant sous la houle. Toutes ces métamorphoses sonores s’opèrent à vue renouant avec la magie du jeu d’enfant. La musique onirique de Léa Moreau, sa voix cristalline, ses rythmiques entrainantes, ses atmosphères mystérieuses dessineront l’horizon du spectacle, se devinant au tournant de chaque phrase, comme la mer se renifle dans le labyrinthe des rues de Manhattan.

Avec :

• Mise en scène et jeu : Marion Delplancke
• Musique et chant : Léa Moreau 
• Biologiste performeuse : Malou Delplancke
• Création sonore, régie son : Colombine Jacquemont
• Création du masque : Claude Dessimond
• Scénographie : Anne-Gaëlle Champagne
• Mixage studio des pistes : Hugo Heredia
• Lumières : Elsa Revol

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